Dans quelques jours, Pour en finir avec novembre sera en librairie. Seize années après que j’ai eu l’idée de ce récit ! C’est effectivement après la sortie du film Octobre de Pierre Falardeau, à l’automne 1994, que j’ai commencé à imaginer les destins de Luc, Jean, Mathieu et Marc. Ce n’était pas tant l’histoire qui m’avait marqué, je connaissais les événements, mais surtout de constater l’âge des membres de la Cellule Chénier. Ils avaient entre 19 et 27 ans au moment de l’enlèvement de Pierre Laporte. J’en avais moi-même 25 lors de la sortie du film. Je me suis donc amusé à m’imaginer des jeunes dans le début de la vingtaine, proches de ce que je pouvais ressentir comme émotions, exaltés par des événements trop grands pour eux.
J’ai vécu avec ces personnages quelques temps dans ma tête. Puis, j’ai écrit une première version d’un scénario quelques années plus tard, au début des années 2000. Enfin, à l’hiver 2008, lorsque j’ai pris la décision de fouiller dans mes cartons pour terminer un scénario et le faire réaliser par un dessinateur, c’est cette histoire que j’ai eu envie de retravailler.
La première version du scénario était très mauvaise. Luc visionnait le film de Falardeau en 1994, puis se remémorait les événements d’Octobre 1970. J’ai repris les personnages en dramatisant l’intrigue et en déplaçant l’action à Hull et à Gatineau, et j’ai écrit un synopsis que j’ai présenté à André au début de l’été. Il faut dire qu’en travaillant à temps plein à l’université, et avec un enfant en bas âge, ce travail ne pouvait se faire qu’à temps perdu.
André a accepté d’embarquer dans l’aventure et nous avons discuté longuement de cette histoire autour de longs 5 à 7 durant l’automne 2008. Ça c’était la partie la plus agréable. Le moment où tout se forme, le moment où on peut encore déplacer toutes les pièces sur l’échiquier. Puis j’ai écrit le scénario, le soir et les fins de semaine pendant qu’André développait graphiquement l’univers et les personnages. À Noël, nous avions la première version du scénario. Je l’ai alors envoyé à 4 experts (scénariste, spécialiste de la bd et historien) puis j’ai retravaillé le scénario lors de la session d’hiver 2009 suite à leurs commentaires.
Pendant qu’André travaillait à la réalisation durant l’été et l’automne suivants, nous avons monté un dossier que nous avons envoyé à 2 éditeurs. L’un l’a refusé parce que cela ne cadrait pas dans sa politique éditoriale et, à l’hiver 2010, Michel Viau des 400 coups acceptait de piloter le projet. Et voilà, seize ans après l’idée originale, près de trois ans après avoir débuté concrètement le projet, le livre sera enfin une réalité dans quelques jours. Et je suis impatient, même s’il ne reste que quelques jours.
Maintenant, il faut qu’André et moi, on s’arrange pour sortir notre prochain livre avant 2026 !
La semaine prochaine : je révélerai ici-même sur ce blogue, la vraie nature de Michel Viau, notre estimé directeur de production ;-)
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