Citations

«Il faut toujours faire confiance aux scénaristes qui lisent.» Alessandro Baricco. Une certaine vision du monde.

mercredi 15 décembre 2010

Et ça continue !

«Pour en finir avec novembre» poursuit sa conquête des médias !

Demain, nous faisons une entrevue pour l'émission «Au pays des bulles» diffusée à Radio Centre-ville Montréal. Nous vous tiendrons au courant lorsque nous saurons la date de diffusion.

Dimanche, c'est l'émission «Bédéphilement vôtre» de CIBL qui parlera du livre.

Et pour les gens de l'Outaouais, n'oubliez pas que nous sommes en dédicaces, samedi prochain, le 18 décembre de 11h00 à 15h00 à la librairie Michabou du secteur Aylmer. Si vous n'avez pas votre exemplaire dédicacé, c'est votre dernière chance avant Noël. Et même si vous l'avez, venez faire un tour. Vous voulez acheter des livres pour Noël ? Ne les achetez pas chez Costco ou Loblaw. Venez plutôt encourager une librairie indépendante.

Sinon, l'année prochaine, nous serons au Salon du livre de l'Outaouais (24 au 27 février), au Festival de bande dessinée de Québec (13 au 17 avril), et peut-être, au Salon du livre d'Abitibi-Témiscamingue (du 26 au 29 mai).

Au plaisir de vous rencontrer !

Et en janvier, on commence à plancher sérieusement sur le prochain bouquin.

Joyeux Noël à tous !

mardi 30 novembre 2010

C'est aujourd'hui que finit novembre


C'est aujourd'hui que finit novembre, mais «Pour en finir avec novembre» poursuit sur sa lancée.

Demain, entrevue avec Télé-Québec pour l'émission «Campus».

Vendredi, prise de photo pour Voir Ottawa-Gatineau.

Samedi, séances de dédicaces à la librairie Réflexion des Galeries de Hull. André sera présent de 11h à 16h, et moi de midi à 15h. Ne nous laissez pas seuls dans un centre d'achats, s'il-vous-plaît.

Pour les amis d'Aylmer: séance de dédicaces à la libraire Michabou, samedi le 18 décembre. De 11h à 15h.

Novembre achève et j'entrevois avec optimisme les vacances de Noël. La session n'a pas été facile. Avec la direction du département et l'enseignement de 2 cours «Atelier de scénarisation» et «Histoire de la bande dessinée», l'écriture d'un article sur les mangas et la sortie du livre, j'y arrive un peu épuisé. Et je ne parle de mes deux enfants qui ont fêté leurs cinquième et premier anniversaires ;-)

Merci à ma blonde, Rosaura, pour son support.

Au plaisir de voir rencontrer bientôt.

Crédits photo : Rosaura Guzman Clunes.

samedi 13 novembre 2010

Un lecteur content

Je reproduis ici le commentaire de Marc Tessier sur sa lecture de «Pour en finir avec novembre» qu'il a posté sur facebook. Ça me fait vraiment plaisir, surtout que Marc est lui-même un scénariste de bande dessinée. J'avais d'ailleurs demandé à Marc de faire une première lecture du scénario l'année dernière.

Quant à ceux qui seraient intéressés à acheter les planches originales des pages 133, 144 ou 148, vous n'avez qu'à m'écrire et je vous mettrai en contact avec André ;-)

Même si j'avais lu le scénario un an auparavant, le livre m'a tenu en haleine du début jusqu'à la fin. J'ai adoré le montage de certaines séquences dont l'enlèvement et les pages 133, 144 et 148. Les personnages sont profonds, humains, réalistes et le découpage est ciselé et impeccable! Ça me fait penser à l'intégrité et le tons des films québécois et de l'ONF des années soixante, soixante-dix. Y'a-t-il un jeune Gilles Carle dans la salle pour transformer ce livre en film?

Merci Marc !

jeudi 11 novembre 2010

C'est la semaine prochaine !



Le livre est maintenant en librairie ;-)

Un petit rappel pour les 2 lancements de «Pour en finir avec novembre».

Mardi prochain, le 16 novembre, aux 4 jeudis à Gatineau à 19h.

Les 50 premières personnes qui vont acheter le livre ce soir-là recevront, gratuitement, un verre de bière.

Vendredi prochain, le 19 novembre, au Salon du livre de Montréal au kiosque #400, celui des 400 coups, à 18h, un vin d'honneur est offert par l'éditeur.

Venez-nous voir et boire, un peu, avec nous!

Crédits photo : Rosaura Guzman Clunes

vendredi 5 novembre 2010

Merci Michel



Nous avons beaucoup aimé travailler sous la direction de Michel Viau pour ce livre. Mais cela n’a pas toujours été facile. Comparez la première version de couverture qu’il nous a envoyée avec celle qui sera en libraire mardi prochain et qui est reproduite un peu plus bas. Il nous a quand même fallu négocier quelques petits ajustements ;-)

Sans blague : un grand merci, Michel. On n'y serait pas arrivé sans toi.

mardi 2 novembre 2010

Hergé et Chris Ware





Le livre de Tristan Demers sur le voyage que Hergé a effectué au Québec est en première position du palmarès Gaspard-Le Devoir de cette semaine dans la catégorie «Essais». Ce palmarès est basé «sur une étude exhaustive et objective des ventes d'un vaste réseau de librairies. Autrement dit, il offre un véritable instantané, précis et fiable, des ventes de livres chez nous et non pas le reflet de l'activité ou des intérêts de marchands.» Dixit Le Devoir du 11 septembre dernier.

Toutes mes félicitations à Tristan. Je n’ai pas encore lu le livre, mais le travail d’édition est superbe et ce livre constitue un très bel objet. J’ai bien hâte de me plonger dans sa lecture.

Ce livre a bénéficié d’une très belle couverture médiatique et les critiques sont excellentes. Voilà qui a sûrement aidé les ventes de cet ouvrage.

Mais il y a un autre essai sur la bande dessinée qui a été publié par un auteur québécois cette année et qui n’a pas connu autant de retombées. Ce qui est déplorable. Il s’agit du Chris Ware, la bande dessinée réinventée de Jacques Samson et Benoît Peeters publié aux Impressions nouvelles. Évidemment, le sujet est moins vendeur et Ware est moins connu qu’Hergé. N’empêche que cet ouvrage devrait se retrouver dans toute bibliothèque des amateurs de bande dessinée.

Si Ware a bâti une ouvre riche et dense au fil des vingt dernières années, le travail de Samson et Peeters est d’une égale intelligence à l’oeuvre étudiée. Le livre comprend des textes de Ware, une bio-bibliographie et des micro-lectures de son œuvre. Chris Ware n’a pas créé des bandes dessinées faciles à lire, et cette incursion dans ses récits en compagnie de ces deux spécialistes est un petit bonheur.

Jacques Samson et Benoît Peeters seront présents au Salon du livre de Montréal.

Je terminerai en disant que s’il est bien que des théoriciens québécois s’intéressent à ces auteurs, il est grand temps de voir des livres sur nos auteurs québécois. C’est un projet que j’ai en cours avec les éditions Trip. À suivre, donc, comme ils disent dans les petits miquets.

vendredi 29 octobre 2010

Où l’on observe les vertus de la patience

Dans quelques jours, Pour en finir avec novembre sera en librairie. Seize années après que j’ai eu l’idée de ce récit ! C’est effectivement après la sortie du film Octobre de Pierre Falardeau, à l’automne 1994, que j’ai commencé à imaginer les destins de Luc, Jean, Mathieu et Marc. Ce n’était pas tant l’histoire qui m’avait marqué, je connaissais les événements, mais surtout de constater l’âge des membres de la Cellule Chénier. Ils avaient entre 19 et 27 ans au moment de l’enlèvement de Pierre Laporte. J’en avais moi-même 25 lors de la sortie du film. Je me suis donc amusé à m’imaginer des jeunes dans le début de la vingtaine, proches de ce que je pouvais ressentir comme émotions, exaltés par des événements trop grands pour eux.

J’ai vécu avec ces personnages quelques temps dans ma tête. Puis, j’ai écrit une première version d’un scénario quelques années plus tard, au début des années 2000. Enfin, à l’hiver 2008, lorsque j’ai pris la décision de fouiller dans mes cartons pour terminer un scénario et le faire réaliser par un dessinateur, c’est cette histoire que j’ai eu envie de retravailler.

La première version du scénario était très mauvaise. Luc visionnait le film de Falardeau en 1994, puis se remémorait les événements d’Octobre 1970. J’ai repris les personnages en dramatisant l’intrigue et en déplaçant l’action à Hull et à Gatineau, et j’ai écrit un synopsis que j’ai présenté à André au début de l’été. Il faut dire qu’en travaillant à temps plein à l’université, et avec un enfant en bas âge, ce travail ne pouvait se faire qu’à temps perdu.

André a accepté d’embarquer dans l’aventure et nous avons discuté longuement de cette histoire autour de longs 5 à 7 durant l’automne 2008. Ça c’était la partie la plus agréable. Le moment où tout se forme, le moment où on peut encore déplacer toutes les pièces sur l’échiquier. Puis j’ai écrit le scénario, le soir et les fins de semaine pendant qu’André développait graphiquement l’univers et les personnages. À Noël, nous avions la première version du scénario. Je l’ai alors envoyé à 4 experts (scénariste, spécialiste de la bd et historien) puis j’ai retravaillé le scénario lors de la session d’hiver 2009 suite à leurs commentaires.

Pendant qu’André travaillait à la réalisation durant l’été et l’automne suivants, nous avons monté un dossier que nous avons envoyé à 2 éditeurs. L’un l’a refusé parce que cela ne cadrait pas dans sa politique éditoriale et, à l’hiver 2010, Michel Viau des 400 coups acceptait de piloter le projet. Et voilà, seize ans après l’idée originale, près de trois ans après avoir débuté concrètement le projet, le livre sera enfin une réalité dans quelques jours. Et je suis impatient, même s’il ne reste que quelques jours.

Maintenant, il faut qu’André et moi, on s’arrange pour sortir notre prochain livre avant 2026 !

La semaine prochaine : je révélerai ici-même sur ce blogue, la vraie nature de Michel Viau, notre estimé directeur de production ;-)

vendredi 22 octobre 2010

À lire en attendant

L’idée à la base de Pour en finir avec novembre était de s’imaginer un groupe de jeunes exaltés par les événements d’Octobre 1970 et qui décidaient de créer une cellule d’appui aux ravisseurs en envoyant de faux communiqués. Ce n’est pas un livre sur la Crise d’octobre, mais bien un récit qui s’intéresse à ce que ces gens sont devenus par la suite. Mais cela s’appuie sur des faits réels. Des faux communiqués, il y en a eu plusieurs durant ce mois automnal. Voici un article de Lisa-Marie Gervais qui a été publié dans le Devoir le 2 octobre dernier et qui traite de ce sujet.

Petite histoire des communiqués vrais et faux.



À lire en attendant de pouvoir lire notre bande dessinée.

On se voit en novembre.

vendredi 15 octobre 2010

Lancements

Voici donc les dates pour les lancements de Pour en finir avec novembre.


GATINEAU :
MARDI LE 16 NOVEMBRE, AUX 4 JEUDIS (44, rue Laval à Gatineau, secteur Hull).

À 19h.


MONTRÉAL :
VENDREDI LE 19 NOVEMBRE, AU KIOSQUE DES 400 COUPS durant le SALON DU LIVRE DE MONTRÉAL.

Un vin d’honneur sera servi de 18h à 19h.

On risque de rester un peu plus tard que 19h.


Nous serons également en séances de signature le samedi de 17h à 18h et le dimanche de 9h à 10h.

Au plaisir de vous y rencontrer.

vendredi 8 octobre 2010

Des nouvelles de «Pour en finir avec novembre»

Pour en finir avec novembre sera en librairie en novembre prochain !

Afin de vous faire patienter jusque là, et après vous avoir donné la couverture en primeur, nous partageons ici avec vous quelques mots issus du communiqué de l’éditeur :

***************************

Hull, novembre 1996
Un mystérieux maître-chanteur se manifeste aux survivants d'une obscure cellule du FLQ qui a existé en octobre et novembre 1970.
Qui est-il ? Que veut-il ?
Et que s'est-il réellement passé en novembre 1970 ?

Pour en finir avec novembre explore le destin de quatre jeunes hommes, exaltés par les événements d'octobre 1970, qui décident de se lancer dans l'action terroriste. Leur tentative vaine aura des répercussions durables sur leurs vies.

Tandis que les années les ont séparés, chacun suivant son chemin et tentant d'oublier cette tragique nuit de novembre 1970, le décès d'un membre du quatuor va les réunir de nouveau. C'est alors que commencent à arriver de mystérieuses lettres...

*****************************

Les détails sur les lancements devraient être annoncés, ici-même, la semaine prochaine.

vendredi 1 octobre 2010

Pour en finir avec novembre




Je parle souvent des livres de mes anciens étudiants sur ce blogue, mais, une fois n'est pas coutume, là je vais plutôt parler de moi.

Un scénario que j'ai écrit et qui a été dessiné par André St-Georges. Bon, André a été un ancien étudiant, alors la tradition se maintient.

Et ça sort en novembre. Tous les détails pour les lancements (Gatineau et Montréal) : ici-même dans les prochains jours.

On espère vous y voir en très grand nombre.

ps : cette couverture n'est pas la version définitive.

vendredi 17 septembre 2010

Collectifs de bande dessinée

En consultant les sommaires des ouvrages collectifs de bande dessinée qui seront publiés au Québec cette année, je n'ai pas pu m'empêcher de relever la forte présence des diplômés et des étudiants de l'ÉMI.

Il y a d'abord le dixième numéro du «Scribe» qui vient de sortir et dont les 9 auteurs sont tous d'anciens étudiants. Puis c'est «Histoire de pêche» chez Glénat Québec qui est attendu pour le mois de novembre et qui va présenter le travail d'une diplômée sur les six histoires qui ont été choisies par voie de concours. Ensuite, en décembre, ce sera au tour du cinquième «Cyclope» de faire une large place à l'ÉMI. Le sommaire n'est pas définitif, mais sur la liste que j'ai obtenue aujourd'hui, 11 des 26 auteurs provenaient de l'ÉMI. Enfin, en avril prochain, le quatrième «Front froid» publiera deux de nos anciens sur les cinq qui ont été retenus après le vote de tous les membres de cet organisme.

Les diplômés de l'ÉMI sont de plus en plus présents dans le paysage de la bande dessinée québécoise et cela ne devrait que s'accentuer dans les prochaines années.

Et j'ai bien hâte de vous lire.

vendredi 16 juillet 2010

jeudi 6 mai 2010

Bravo Myriam !

Les résultats du concours de bande dessinée Hachette Canada 2010 viennent d’être annoncés. Il a été remporté cette année par une grande pointure : André-Philippe Côté. Parmi les lauréats, on retrouve également des noms très connus de la bande dessinée québécoise, tels Philippe Girard et Zviane. Je félicite chaleureusement tous les gagnants, surtout que d’année en année il devient de plus en plus difficile de se classer parmi les meilleurs puisque le concours gagne en visibilité et que le nombre de dossiers soumis semble progresser très rapidement.

Parmi ces noms, j’aimerais souligner plus particulièrement la quatrième place obtenue par Myriam Roy. Myriam est diplômée du baccalauréat en bande dessinée de l’ÉMI en 2009. Elle y avait obtenu une mention d’excellence.

Bravo Myriam !

Rappelons que le premier concours avait été remporté par Jean-Sébastien Bérubé, (diplômé en 2004) et que Gabriel Champagne (2005) avait terminé cinquième cette même année.

Toutes mes félicitations aussi à tous les diplômés qui ont participé. Je suis très fier des quelques planches que j’ai vues circuler. Ne lâchez pas (Sacha et Carine, notamment).

Le livre avec les six histoires gagnantes devrait sortir cet automne.

vendredi 30 avril 2010

Des premières lignes en Outaouais

Dans son dernier numéro (le 157), la revue Québec français publie une jolie critique sur le livre La machine du Bonhomme Sept-heures, un collectif de bande dessinée publié aux éditions Premières lignes. L’auteur a aimé le livre et le fait savoir : «Le résultat est splendide. Ce livre, en tant qu’objet, est une œuvre d’art…».

C’est la première fois qu’un média papier »national» critique une publication de cette maison d’édition basée en Outaouais. Une seule exception : un entrefilet dans Le Devoir en 2008 qui relatait, en 120 mots, la participation de 2 auteurs de la maison d’édition à un festival de bande dessinée à Helsinski en Finlande.
La réception critique de Premières ligne est florissante dans l’Outaouais. Nombre d’articles dans Le Droit, Voir Outaouais, les journaux régionaux, Radio-Canada Outaouais, Canal vox, etc. Quand Premières lignes fait quelque chose, tout le monde en parle, en Outaouais du moins. Mais ailleurs ?

Petit rappel historique
Premières lignes est né lors de la première année d’existence du programme en bande dessinée à l’École multidisciplinaire de l’image (ÉMI) de l’Université du Québec en Outaouais (UQO) en 1999. Leur première publication, Le Scribe, paraissait à la fin de cette année scolaire, en avril 2000, il y a donc exactement 10 ans. Puis, à raison d’un numéro par session (entre 150 et 200 pages), les 6 premiers étudiants originaux de ce projet ont animé les murs de l’ÉMI : Pierre Savard, Ronan Bonnette, Jérôme Mercier, Nicholas Lescharbeau, Victor Brideau et Lawrence Gagnon ont publié sept numéro de cette revue. La première réunion officielle de ce qui allait devenir Premières lignes a eu lieu en septembre 2001 alors que les étudiants de la première cohorte en bande dessinée entamaient leur dernière année. Il fallait prévoir l’après université. À l’époque, le projet s’intitulait Tryptique et regroupait une maison d’édition, un studio d’auteurs et une librairie spécialisée en bande dessinée. Très rapidement, d’autres étudiants ont rejoint le premier groupe pour créer une deuxième phase à Premières lignes qui allait prendre ce nom officiellement en 2003. Frédéric Lavergne, André Saint-Georges, Yan Mongrain et Martin Jalbert se sont également investis dans le projet. Ce fut l’époque des premiers albums : S.A.I.D. de Pierre Savard et Victor Brideau; Voyage cent histoires de Jérôme Mercier; Imaximu de Yan Mongrain et Le fond d’André Saint-Georges. La maison d’édition était née, le studio également. On attend encore la librairie.

Dix années d’existence, dix années de bons, et de moins bons coups. Des livres, des revues, des ateliers, des lancements, des expositions, des soirées festives, des voyages, et ça continue. Mais la qualité de leur travail sera-t-elle enfin reconnue à l’extérieur des frontières de la région ? Aujourd’hui, dans sa troisième phase, dirais-je, le studio compte 25 membres et a publié plus d’une trentaine de titres. Le studio Premières lignes a été récompensé et nommé à plusieurs reprises aux Culturiades (organisées par la Fondationpour les arts, les lettres et la culture en Outaouais) et a été nommé aux Shuster awards de Toronto. Mais dans le reste de la province, silence radio.

Tout cela me rappelle un éditorial que je reproduis ici :

«Trop longtemps, je n'ai pas entendu parler de la Pulpe, ou bien, c'était pour me dire que nous ne savions pas dessiner, écrire, que nous étions péquiste, anti-franco, médiocre, inconstant, pas de Montréal, «c'est bien pour l'Outaouais», et patati, patata. Nous avons vécu dans une anonymité presque gênante, tellement on oubliait de nous mentionner quand on parlait de b-d au Québec. Je crois que ça nous a fait du bien. Nous nous sommes préoccupés à faire une revue que tout le monde aimerait. Je suis tanné. Maintenant, nous allons faire une revue que nous allons aimer. »

C’était dans le sixième numéro de la revue La Pulpe, une revue de bande dessinée publiée dans l’Outaouais entre 1971 et 1975. Une revue qui a connu 11 livraisons, ce qui en fait une des revues de bandes dessinées québécoise ayant connu la plus grande longévité (de mémoire, avec Bambou et Titanic, notamment). Comme quoi, les choses n’ont pas l’air de changer.

Pour La Pulpe, il leur faudra attendre leur numéro 9 pour recevoir des échos de la métropole. C’était dans le numéro 47 de Mainmise en 1974 :

«Un énorme coup de chapeau, messieurs de La Pulpe. Ici, à Mainmise, on sait tous ce que ça représente de travail, d’efforts, de café, de sueurs, de down, de refus de compromissions tentantes et de sagesse orientale face à la montée du prix du papier. On connaît aussi la joie de tenir en main le petit dernier, et la jouissance avide de sa lecture.
Vous êtes la dernière revue de bandes dessinées à survivre, et bien évidemment la meilleure. C’est pas un gag, mais simplement une façon elliptique d’exprimer l’évidence : c’est votre qualité qui vous a permis de survivre. Qualité de modestie (voir l’évolution des numéros), d’honnêteté envers le lecteur, et de gentille détermination. Je n’ai pas toujours aimé toutes vos bandes, et je suis sûr que vous êtes dans le même cas. Mais je dois dire que le numéro neuf (annoncé comme ça, en l’air) m’a fait flipper ben gros. Une marée de reconnaissance incandescente m’a pogné les tripes, et, les yeux humides, je vous ai secrètement remercié de m’offrir une nourriture aussi excitante. J’étais vraiment fatigué de ne connaître la bande dessinée que par les études anthropologiques de l’université de Montréal (ou autres…) et les vertueuses tentatives d’amateurs combatifs.
Continuez de nous étonner. On ne s’en lasse pas.»

La Pulpe cessait d’exister l’année suivante. L’avenir chez Premières lignes s’annonce moins sombre. Beaucoup de projets en gestation : un nouveau contrat de distribution (semble-t-il), un nouveau Scribe, une exposition, des projets collectifs et des livres d’auteurs. Espérons que nous entendrons parler à une plus grande échelle et qu’ils seront enfin reconnus pour ce qu’ils sont : un joueur majeur dans le paysage de la bande dessinée québécoise.

Je terminerai en citant les paroles du groupe britannique Coldplay :
You might be a big fish

In a little pond

Doesn't mean you've won

(Chanson Lost)

Je leur souhaite de naviguer en de multiples aquariums.

mardi 13 avril 2010

Prix Albert-Chartier


Photo prise par Marc Tessier le lendemain de la remise avec la magnifique œuvre de Francis Desharnais.

Et autre photo avec tous les lauréats.

lundi 12 avril 2010

Précision

J'aimerais apporter une petite précision sur mon statut facebook de la fin de semaine. Le Prix Albert-Chartier a été remis à l'École multidisciplinaire de l'image (ÉMI) de l'Université du Québec en Outaouais (UQO) pour la qualité de son programme en bande dessinée. Et comme j'ai été engagé pour démarrer ce programme en 1999 et que je suis directeur de l'ÉMI depuis 2006, j'ai reçu ce Prix comme une magnifique reconnaissance du travail que j'ai accompli. Mais mon statut de facebook de samedi dernier pouvait laisser croire que j'avais reçu ce Prix à titre personnel, ce qui n'est pas le cas. Je suis encore trop jeune pour recevoir un Prix récompensant l'ensemble de ma carrière, (l'année prochaine, peut-être) ;-) C'est un Prix que je partage évidement avec tous mes collègues et tous ceux qui sont intervenus de près ou de loin, à ce programme. Je voulais simplement lever ici toute ambigüité.

Tous les détails sur les lauréats se trouvent ici.

Et j'en profite également pour remercier toute l'équipe du Festival de bande dessinée francophone de Québec. Si ce Prix a de la valeur, c'est bien à cause de la qualité de l'organisme qui le remet. Merci donc.

mercredi 7 avril 2010

Un atelier bien spécial

Puisque l’École multidisciplinaire de l’image (ÉMI) possède le seul programme universitaire en bande dessinée au Québec, il n’est pas rare que des organismes nous contactent pour des projets avec le milieu. Si nous acquiescions à toutes ces demandes, les professeurs et les étudiants n’auraient pu le temps d’enseigner et d’étudier. Mais il y a des demandes que nous ne pouvons que difficilement refuser.

Ainsi, lorsque Trait d’union Outaouais (TUO) m’a proposé d’organiser une rencontre entre mes étudiants et des enfants autistes autour d’un atelier de création en bande dessinée, je n’ai pas hésité une seule seconde avant de dire oui. Et deux de mes étudiants en troisième année, Alexie Belleville-Côté et Jean-François Boulé ont été aussi prompts que moi à se lancer dans l’aventure.

Cela a résulté en deux magnifiques rencontres dans les locaux de l’université. Nous avons eu la chance de rencontrer François St Hilaire, Antonio Maio, Clothilde Gaudet et Anissa Paradis. Nous ne leurs avons rien enseigné, nous les avons écoutés. Nous ne leurs avons rien montré, nous les avons accompagnés. Ils nous ont dessiné leurs personnages : des éléphants, des super-héros, une petite fille et ils se sont rapidement attelés à la tâche de nous raconter une histoire avec ces personnages en démontrant une connaissance intuitive des codes de la bande dessinée.

C’est sûrement un cliché, mais je ne peux m’empêcher de terminer en disant qu’Alexie, Jean-François et moi sommes ceux qui avons le plus gagné dans cet échange.

Les résultats de cet atelier seront exposés à l'Université demain dans le cadre de la Journée Régionale des TED (Troubles envahissants du développement), qui se tiendra le jeudi 8 avril à l'UQO (283 boul. Alexandre-Taché à Gatineau dans le secteur Hull).

Un immense merci à Trait d’union Outaouais et nos salutations les plus sincères à François, Antonio, Clothilde et Anissa ! Au plaisir de vous recroiser.

mardi 30 mars 2010

Et encore un nominé !

Cette fois, c'est David Lumsdon (2003) qui est nominé aux Shuster Awards, en compagnie de Gisèle Lagacé, dans la catégorie «webcomics» pour «Eerie Cuties» and «Ménage à 3». C'est la deuxième année consécutive que David est nominé dans cette catégorie.

Les Shuster awards seront remis le samedi 5 juin à l'Université de Toronto ( Innis Town Hall, 2 Sussex Avenue). Ils récompensent les auteurs et artisans de la bande dessinée au Canada.

Les éditions Premières lignes fondées par d'anciens étudiants avaient été en nomination en 2006 dans la catégorie «Maison d'édition de l'année». Et Réal Godbout, chargé de cours à l'ÉMI a été intronisé au Temple de la renommée des créateurs de bande dessinée l'année dernière.

Bonne chance, David.

Bonne chance également aux autres auteurs québécois en nomination : Marc Delafontaine, Maryse Dubuc, Paul Bordeleau, Djief Bergeron, Philippe Girard, Michel Rabagliati, François Lapierre et Hervé Bouchard.

lundi 29 mars 2010

J’en appelle à tous mes ex

Lors du Festival de bande dessinée francophone de Québec, il y aura une table ronde sur les 10 ans du programme en bande dessinée de l’ÉMI. Marc Tessier, Paul Roux et Jean-Sébastien Bérubé se joindront à moi pour en discuter.

Cela aura lieu le samedi 10 avril à 16h30.

Venez en grand nombre nous écouter.

Afin de vous appâter, j’ai obtenu un budget de la part de l’Université pour payer une consommation, alcoolisée ou non, à tous les anciens et anciennes étudiants et étudiantes qui seront présents et présentes lors de cette table ronde.

Ce pot aura lieu à La Cuisine, le sympathique bar de Québec qui a été ouvert et qui est toujours tenu par un diplômé en bande dessinée, Ronan Bonette (2003), comme quoi la bande dessinée mène à tout, à condition que l’on en sorte ;-)

Parlez-en à vos condisciples, rameutez tous vos anciens compagnons d’arme et venez nous rejoindre pour ces retrouvailles. Aidez-moi à dépenser ce faramineux budget de l’université.

Important : pour avoir droit à une consommation, vous devez assister la table ronde ;-)

vendredi 26 mars 2010

Quelques ex de nominés

J’ai indiqué dans un précédent message que Jean-Sébastien Bérubé (2004) était en nomination pour un Prix «Bédéis causa». J’ajoute aujourd’hui qu’il est également en nomination pour un Prix «Bédélys» dans la catégorie «Bédélys Québec» pour le même album, Radisson.

Pour ces «Bédélys», nous retrouvons également en nomination, dans la catégorie «Bédélys fanzine», Iris (2005) pour Stie qu’on est ben, et Cécilia Ravix-Antonini (2006) pour Darjeeling Clockwork, deux œuvres écrites en collaboration.

Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, nous apprenons également que Quadrichrovie de Julien Paré-Sorel (2009) est nominé dans la catégorie «Bande dessinée francophone» au Gala des prix expozine.

Les Prix «Bédéis causa» seront remis le 9 avril lors du Festival de bande dessinée francophone de Québec; les Prix Bédélys le 19 avril à Montréal et Le Gala expozine aura lieu le 31 mars au Divan orange à Montréal

Bonne chance à tous.

Et oui, j’éprouve une petite fierté en rédigeant ce message ;-)

jeudi 25 mars 2010

mercredi 24 mars 2010

mardi 23 mars 2010

Le Prix des étudiants en bande dessinée



Le Prix des étudiants en bande dessinée, remis à un auteur québécois pour un album publié en 2009, est décerné cette année à Michel Rabagliati pour Paul à Québec.

Il rejoint donc Leif Tande (William, 2006), Delaf et Dubuc (Sale temps pour les moches, 2007) et Louis Rémillard (Voyage en zone d’exploitation, 2008) dans le cercle des albums sélectionnés par des étudiants et des étudiantes en bande dessinée.

Le Prix des étudiants en bande dessinée est une initiative que j’ai mise sur pied en 2006 afin de permettre aux étudiants et étudiantes inscrits en bande dessinée de discuter des productions québécoises contemporaines.

Un comité formé de trois à six étudiants a pour mission, lors de la session d’automne, de recenser et de lire tous les albums publiés par des auteurs québécois que l’album soit publié au Québec, en Europe ou aux États-Unis. Les membres du comité débattent par la suite pour choisir trois finalistes. Lors de la session d’hiver, tous les étudiants inscrits en bande dessinée sont invités à lire les trois albums finalistes. Un vote secret a lieu à la mi-session afin de déterminer l’album qui plaît le plus aux étudiants.

Les deux autres finalistes pour cette année étaient Vincent Giard pour Aplomb et Philippe Girard pour Tuer Velasquez. Notons que ce dernier est le seul auteur à avoir été nominé 2 fois depuis la création de ce Prix. Il l’avait été une première fois en 2008 avec Les ravins.

De retour l’année prochaine pour la cinquième édition et toutes mes félicitations à Michel, au nom des étudiants et étudiantes.

jeudi 18 mars 2010

Gatineau et la bande dessinée

Ce texte a été publié dans Le Droit ce matin.

La récente volonté de la Ville de Gatineau d’étudier la possibilité de nommer des rues en l’honneur de personnages de bande dessinée ne reçoit pas que des appuis. Ainsi, Monsieur Jules Guitard utilise, dans une lettre au Droit (11 mars 2010), les qualificatifs «ridicule», «saugrenue» et «loufoque» pour parler de cette idée. Il poursuit en indiquant que cela est «complètement étranger à notre contexte» et termine en précisant qu’il est «un témoin qui a gardé les pieds sur terre».

Bien que respectant son opinion et comprenant que cela puisse faire sourire, j’aimerais apporter quelques précisions sur une idée que je ne trouve pas si loufoque et, surtout, pas si étrangère à Gatineau que cela.

Débutons en rappelant que l’Université du Québec en Outaouais (UQO) est la seule université au Québec à offrir une formation en bande dessinée et ce, depuis 1999. Nos diplômés s’affirment de plus en plus sur la scène québécoise et internationale. Les échos de leurs publications font très souvent référence à Gatineau, à l’École multidisciplinaire de l’image (ÉMI) et à l’UQO associant de plus en plus la bande dessinée à notre ville. La qualité de notre programme nous a également permis de signer des ententes bilatérales avec de prestigieuses écoles à Bordeaux et à Bruxelles, échanges qui permettent à certains de nos étudiants d’étudier une session en France ou en Belgique et, à nous, de recevoir des étudiants étrangers contribuant, là encore, à positionner notre ville sur le plan international en regard de la bande dessinée.

La ville de Gatineau est également l’une des deux seules villes du Québec, avec Québec, à posséder un festival consacré au neuvième art. Aucune autre ville n’avait réussi à organiser un festival plus de quatre années consécutives (Montréal entre 1975 et 1978). À Gatineau, nous venons de tenir notre dixième édition en octobre dernier. Depuis 2000, date du premier festival, la ville de Gatineau a reçu la visite de plus d’une centaine d’auteurs de tous les coins du Québec, du Canada, de France, de Belgique, de Suisse, d’Italie et de Finlande. Ces auteurs continuent d’agir en ambassadeur de Gatineau en retournant chez eux parce que la qualité du festival est maintenant reconnue par tous les acteurs du milieu.

La ville de Gatineau possède également, avec le Studio coopératif Premières lignes, l’une des deux seules maisons d’édition québécoises se consacrant uniquement à la bande dessinée avec La pastèque de Montréal. Cette maison possède un catalogue de plus d’une trentaine de titres et a déjà été en nomination pour le prix de la maison d’édition de l’année au Canada aux Shuster Awards de Toronto. C’était en 2006.

La bande dessinée est donc très présente à Gatineau et est devenue, au fil des années, une caractéristique importante de son identité. Nommer des rues avec les noms de personnages qui ont marqué, qui marquent et qui continueront de marquer l’imaginaire des Québécois ne me semble pas si farfelu. Et à la vitesse du développement résidentiel à Gatineau, il me semble que nous ne manquerons pas de rues pour honorer également la mémoire de Gatinois exemplaires. Mon seul souhait est que, si cette idée devient réalité, l’on fasse une place à des héros québécois. Je verrais d’un bon œil une rue Onésime, personnage d’Albert Chartier à qui l’UQO a décerné un Doctorat Honoris causa en 1999.

Quant au dossier du «boulevard Bobino» qui refait surface par association ces jours-ci, signalons que ce personnage a également été un héros de bande dessinée. Deux albums sont parus en 1973 et 1974. Et le créateur du personnage, Michel Cailloux, vient de recevoir le titre de Chevalier des Arts et des Lettres de la part du gouvernement français qui ne semble pas avoir eu peur du ridicule en lui conférant cet honneur.

Et je terminerai en disant que si l’Homme avait toujours gardé les pieds sur Terre, il ne serait jamais allé sur la Lune.

mardi 16 mars 2010

Encore des nouvelles de mes ex (étudiants, bien sûr)

Jean-Sébastien Bérubé (2004) est en nomination pour le Prix Réal-Fillion aux prochains Bédéis Causa du Festival de bande dessinée francophone de Québec qui aura lieu du 7 au 11 avril prochain. Ce Prix récompense un «Auteur québécois, scénariste ou dessinateur, s’étant le plus illustré avec son premier album professionnel».

Je lui souhaite bonne chance.

Les finalistes

Site du Festival de Québec

Blogue de Jean-Sébastien

lundi 15 mars 2010

Un DJ à la bibliothèque

Il m’arrive parfois de me rendre à la bibliothèque de l’Université d’Ottawa afin d’optimiser mes conditions de rédaction. Là-bas, je suis inconnu et je n’ai pas accès à internet, ni au téléphone. Je peux donc me concentrer beaucoup plus aisément qu’à mon bureau ou à la maison. De plus, on peut y apporter son café et écouter de la musique sur son portable ou I pod.

Je m’y suis donc présenté un après-midi au début du mois de mars. Je me suis installé en ouvrant mon portable. J’ai branché les écouteurs, choisi la quatrième symphonie d’Arnold Bax et me suis mis à écrire. Tout allait bien lorsqu’une jeune étudiante est venue me taper doucement à l’épaule. Je retire les écouteurs de mes oreilles.

-Monsieur, vos écouteurs ne sont pas branchés, me dit-elle très gentiment avec un petit sourire narquois.

Je ne comprends pas immédiatement ce qu’elle veut dire lorsque je me rends compte que j’entends toujours ma musique, bien que j’aie les deux écouteurs dans mes mains. Et comme je suis un peu sourd, le volume est assez élevé. La jeune fille s’en va alors que le rouge ne cesse de colorer mes joues. Je me retourne de tous les côtés pour voir la réaction des gens, conscient que mon incognito est terminé pour cette journée. Il faut dire que la bibliothèque est pleine à cette heure-là.

Et là, stupeur, je me rends compte que personne ne me regarde. Tout le monde, mais je dis bien, tout le monde est devant son portable avec des écouteurs. Et personne ne fait attention à moi. Je regarde I tunes. Le premier mouvement achève. Cela fait 15 minutes que la musique joue à un niveau sonore assez élevé au quatrième étage de la bibliothèque et personne ne semble s’en être rendu compte.

Je remets les écouteurs dans le bon trou, je me félicite de n’avoir pas choisi d’écouter les grands succès de Claude François et retourne à l’écriture.

En quittant la bibliothèque un peu plus tard cette journée-là, en regardant tous ces étudiants affairés devant leurs ordinateurs, je fais une dernière constations étonnante :

Il y également des livres dans cette bibliothèque!

jeudi 11 mars 2010

Un scénariste de bande dessinée québécoise sacré Chevalier des Arts et des Lettres par la France

Le Devoir de ce matin nous apprend effectivement que cet honneur revient à Michel Cailloux, le papa de Bobino et Bobinette. S’il a écrit plus de 5 000 épisodes de la légendaire série pour enfants, il a également scénarisé huit albums de bande dessinée entre 1973 et 1977. Il s’agit des deux tomes de Bobino et Bobinette dessinés par Norbert Fersen et des six premiers livres de la série Nic et Pic dessinés et adaptés par Claude Poirier et Serge Wilson.

lundi 8 mars 2010

Philosophie loufoque

Présentant l’événement «Philopolis» qui remplacera la défunte «Nuit de la poésie» à Montréal, Frédérique Doyon du Devoir cite, dans l’édition du 3 mars 2010, l’un des organisateurs, Louis Chartrand, qui précise que «On a un peu plus de 80 activités, mais on n’a pas de quiz ou de trucs très loufoques.»

Voilà qui est bien. Mais pourquoi la journaliste poursuit-elle en écrivant que ce même organisateur «discutera tout de même de l’individualisme et du sacrifice de soi dans le manga Naruto.» Ce «tout de même» ne pouvant se référer à un quiz, il ne reste qu’à le classer dans les «trucs très loufoques». Comme Unberto Eco qui écrit sur Superman.

Les journalistes de bande dessinée qui parlent de bande dessinée le font souvent très bien. Uniquement pour Le Devoir, 3 plumes se sont relayées ces dernières années sur ce sujet : Denis Lord, Fabien Deglise et Sylvain Cormier. Mais quand le mot «bande dessinée» se retrouve dans les papiers de journalistes non-spécialisés, on frise souvent l’incompréhension, la condescendance, voire le mépris.

Jochen Gerner avait déjà abordé cette problématique de façon très originale avec son ouvrage Contre la bande dessinée, Choses lues et entendues.

On peut en répertorier quelques-unes ici. Je débuterai avec Armelle Héliot et sa critique de la pièce Ciels de Wajdi Mouawad publiée dans Le Figaro le 20 juillet 2009. L’article est titré : Pour Wajdi Mouawad, l’enfer est une bande dessinée. Et pour bien faire comprendre que la mise en scène est ratée (selon elle), elle écrit : «Cela pourrait être une tentative d'enveloppement cinématographique mais, hélas, les scènes se succèdent telles les vignettes d'une bande dessinée.» (c’est moi qui souligne).

Si vous trouvez d’autres perles de ce genre, merci de les partager ici.

vendredi 5 mars 2010

Strip-tease

Voilà maintenant deux mois que je suis devenu bloggeur. Je me suis embarqué dans cette aventure sans trop savoir à quoi m’attendre. J’ai toujours un drôle de feeling lorsque j’arrive sur ma page et que je tente de voir si quelqu’un a rajouté un commentaire, s’il y a de nouveaux membres ou combien de personnes ont visité le site depuis ma dernière visite. La meilleure définition de ce qu’est un bloggeur, je l’ai trouvée dans la chronique de Josée Blanchette du vendredi 26 février (c’est dans Le Devoir). Elle cite Daniel Rondeau et son livre J’écris parce que je chante mal : «Écrire un blogue relève beaucoup de l’exhibitionnisme anticipé. C’est un peu comme faire un strip-tease dans le noir et souhaiter que quelqu’un ouvre la lumière.»

Alors voilà, je referme les lumières.

Bonne fin de semaine ;-)

mercredi 3 mars 2010

Moi, j’ai déjà fait mon coming out

J’ai débuté ce blogue en relatant les propos méprisants d’un professeur de la Sorbonne sur la bande dessinée. Voici qu’aujourd’hui le site Actua BD nous présente un autre coté du spectre des regards portés par l’intelligentsia française sur la bande dessinée. Il s’agit d’Érik Orsenna, prix Goncourt en 1988 pour L’exposition coloniale et membre de l’Académie française depuis 1998, qui verrait d’un bon œil l’élection d’un auteur de bande dessinée à un fauteuil de l’Académie française. Serait-ce la dernière étape pour la légitimation du neuvième art ? On peut en effet lire cette phrase sur le site de l’Académie : «L’élection à l’Académie française est souvent considérée par l’opinion comme une consécration suprême.» On peut légitimement penser que la consécration d’un auteur rejaillirait sur le médium lui-même

Afin d’aider une telle candidature, Érik Orsenna affirme, lors de cette entrevue, que certains dignitaires lisant de la bande dessinée en cachette auraient intérêt à effectuer leur coming out. En est-on toujours là ? Je me souviens d’avoir déjà lu, il y a longtemps, que le succès d’Astérix au milieu des années soixante avait permis, pour la première fois en France, à des adultes de sortir d’une librairie avec une bande dessinée sous le bras sans se sentir gêné. [Désolé pour la rigueur scientifique, mais je ne me souviens absolument pas d’où provient cette citation. Si ça se trouve, je l’ai inventée;-)] Cela fait plus de quarante ans que cette bande dessinée serait achetée, mais on n’aurait pas encore osé la lire ?

vendredi 26 février 2010

Ma nouvelle identité


Me promenant de plus en plus dans le cyberespace ces derniers temps, je me suis rendu compte que je n’avais pas d’image adéquate pour m’accompagner dans mes pérégrinations. Surtout que de mettre une photo de moi avec des oreilles de rennes et un nez de clown sur un blogue qui veut démontrer que la bande dessinée c’est sérieux, ben, ça ne fait pas très sérieux. Bon, il est vrai que je veux aussi démontrer que l’université ce n’est pas (toujours) sérieux, mais n’empêche que chaque soir avant de me coucher, je me disais qu’il serait temps, le lendemain, de régler rapidement cette crise d’identité avant de devoir consulter un cyber-psychiatre.

Alors j’ai écrit à Iris et je lui ai demandé de m’aider à régler ce problème, ce qu’elle accepta aussitôt, et pour un prix fort dérisoire avoisinant le néant. Alors, je la remercie ici publiquement.

Voici donc, en primeur, le résultat de ma nouvelle cyber-identité qui m’accompagnera dorénavant sur mon blogue, facebook, twitter, forum de Bd Québec et tout autre instrument inventé ces dernières années pour nous empêcher de passer des soirées tranquilles à lire un livre fabriqué avec du vrai papier.

Batman, plus fort que Superman

C'est la semaine des ventes aux enchères. Batman vient de surpasser Superman de quelques dollars.

1, 075 million (US) !


Et toujours aucune offre sérieuse pour mon Bojoual !

jeudi 25 février 2010

Demandes d'admission à l'Université sur You tube

Est-ce là une avenue que nous devrions explorer ? Remplacer la lettre de motivation par un vidéo ? Si ces vidéos sont accessibles à tout le monde, on pourrait en profiter pour faire voter les internautes pour choisir les étudiants qui seraient admis.

Merci à Fabien Deglise du Devoir pour cette nouvelle.

Lire le billet de Fabien.

mardi 23 février 2010

1 million de dollars (US)

Le premier numéro d'«Action Comics» a été vendu hier pour le prix de 1 000 000$ (us). C'est dans ce numéro qu'apparaît Superman pour la première fois.

C'était dans «Le Devoir» de ce matin.

Voulant profiter de l'engouement des collectionneurs pour la bande dessinée, j'avise tout le monde que je suis prêt à me départir du premier album de «Bojoual» pour la moitié du prix du «Action Comics». Il est légèrement abîmé ;-)

lundi 22 février 2010

Des nouvelles de mes ex (étudiants, bien sûr)

Le nouvel album d'Iris va paraître à La Pastèque à l'automne 2010.

La couverture n'est pas définitive.

Il s'agit d'une version allongée de son projet synthèse.

Bravo Iris !

jeudi 18 février 2010

Moi, vous savez, la bande dessinée... /3

Le retour du professeur de la Sorbonne

Monsieur Harouel n’est pas entièrement bédéphobe (ou romangraphiquophobe) puisqu’il reconnaît que «Certes, la bande dessinée offre bien des exemples de créations remarquables» (page 123). Il précise plus loin que «[c]elui qui aime et connaît l’Antiquité appréciera à leur juste valeur – tout en notant au passage anachronismes et télescopages chronologiques les beaux dessins de villes, de maisons, de paysages antiques de Jacques Martin [auteur de la série Alix]. De même qu’il goûtera la drôlerie des citations latines mises dans la bouche des personnages d’Astérix» (page 125).

Mais qu’est-ce qui fait défaut à la bande dessinée alors ? Sa valeur culturelle. Il avoue que «…ce n’est ni leur charme, ni leur capacité de séduction, ni leur drôlerie qui se trouvent en cause ici, mais leur valeur de culture. Or celle-ci est faible» (page 123).

Effectivement, la valeur culturelle de la bande dessinée est toujours sujet à débat. Thierry Groensteen ne vient-il pas de publier un livre intitulé La bande dessinée, Objet culturel non identifié ?

Ainsi, nous pouvons lire sous la plume du professeur Harouel que «…ce n’est pas un hasard si le grand essor des bandes dessinées, des comics, qui a commencé dans les journaux américains de l’extrême fin du XIXe siècle, correspondait au désir de toucher un public de nouveaux immigrants à la mentalité très fruste et au très bas niveau d’instruction» (pages 123-124).

Qu’en est-il aujourd’hui. Examinons un texte de Xavier Guilbert publié dans Le Monde diplomatique de janvier dernier (journal dont la valeur culturelle ne devrait pas être mise en doute). La bande dessinée, un art populaire ? se demande l’auteur. Questionnant les idées reçues, Xavier Guilbert écrit :

«Que la BD touche les couches populaires semble en revanche un inébranlable cliché : pourtant, là encore, le mythe vacille. Elle a deux fois plus de succès chez les cadres et professions intellectuelles supérieures (45 % de lecteurs) que chez les employés (22 %) ou les ouvriers (21 %). Et plus on est diplômé, plus on prise ces ouvrages : on compte plus d’un adepte sur deux parmi les diplômés d’études supérieures (bac + 4 ou plus), alors qu’ils ne représentent qu’un individu sur trois chez les seuls titulaires du bac, et tout juste 27 % de lecteurs parmi les détenteurs d’un certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ou d’un brevet d’études professionnelles (BEP). Certains auteurs ont beau répéter, tel Régis Loisel, que « la BD, ce n’est pas fait pour se prendre la tête !» (Cité par Yves-Marie Labbé, « Loisel, Roi-Soleil d’Angoulême », Le Monde, 23 janvier 2004), elle n’en séduit pas moins les têtes bien pleines. Contrairement aux idées reçues, plus on lit de livres et plus on est attiré par la bande dessinée.»

L’article est en ligne ici.

Mais cela ne contredit pas les propos du professeur Harouel puisqu’il précise dans son texte sur la bande dessinée que «[c]omme au cinéma ou à la télévision, l’individu cultivé peut trouver matière à réflexion, et donc à culture, dans la bande dessinée, du fait de la culture qu’il possède et qu’il introduit dans sa «lecture». Mais il ne s’en offre pas moins le luxe d’une régression mentale : son gain de culture serait incomparablement supérieur pas la lecture ou la relecture d’une grande œuvre» (page 125).

«Semi-illettrés», «aucun effort de l’esprit», «solution de débilité», «régression mentale» : je vais finir par croire qu’il méprise les lecteurs de bande dessinée.

Prochain épisode : Qu’est-ce que la culture selon monsieur Harouel.

À suivre, comme ils disaient dans les petits comiques que je lisais dans mon enfance...

mercredi 17 février 2010

La caricature en spectacle

En ce moment, L'EspacÉMI présente une exposition de caricatures organisée par l'organisme montréalais 1001 visages : information.

Robert Lafontaine, le coordonnateur de l'exposition m'a offert 2 billets pour un événement qu'il organise à Montréal le 14 mars prochain. Je le remercie, mais je ne pourrai pas y être.

Les informations sur l'événement se trouvent ici.

Alors j'offre les 2 billets (valeur de 30$) à la première personne qui répond à la prochaine question dans les commentaires.

Question : Quel est le nom du caricaturiste québécois qui a publié une bande dessinée sur le hockey en 1975 et qui racontait les aventures de Berry et Demontigny ?

mardi 16 février 2010

Des nouvelles de mes ex (étudiants, bien sûr)

Stéphanie Leduc publie son premier livre chez Glénat Québec.

Le lancement va avoir lieu chez Planète BD à Montréal (3883, rue Saint-Denis), vendredi le 26 février de 17h à 19h.

Plus d'info sur le livre : ici

Bon lancement, Stéphanie !

samedi 13 février 2010

Des lecteurs ou de l'amour ?

Dans «Le Devoir» de ce matin, Jean Larose s’intéresse aux écrivains et à leurs blogues.

Il écrit : «(…) je vois des sites où l’auteur invite à commenter son roman naissant ! Ce sont évidemment des gens qui cherchent de l’amour, pas des lecteurs. Faut-il être ignorant des ressorts de la création pour en soumettre le germe au jugement public !»

Qu’en pensent les auteurs de bande dessinée qui utilisent des blogues ? Est-ce que des commentaires sur le dessin, la composition, la mise en scène, etc. sont différents de ce que l’on peut écrire sur de la prose ? Tenez-vous vraiment compte de l’avis des internautes dans la poursuite de votre travail ? Votre vie sentimentale est-elle bien comblée ?

mercredi 10 février 2010

Fictions universitaires

Je m’intéresse depuis longtemps à la fiction universitaire, c’est-à-dire à des oeuvres qui mettent en scène le monde universitaire.

C’est une déformation professionnelle, j’imagine. J’ai mis les pieds à l’université à 20 ans et je n’y suis jamais sorti étant engagé comme professeur à 30 ans avant même d’avoir terminé mon doctorat. Et cela, malgré le fait que je sois un «semi-illettré» (voir le billet précédent).

Maintenant que j’ai atteint les 40 ans, cela veut donc dire que j’ai passé plus de la moitié de ma vie entre les murs d’universités.

Voici une liste d’œuvres où l’université joue un plus grand rôle qu’un simple décor et/ou le rôle principal est tenu par un professeur d’université.

Vous avez des suggestions à rajouter ?

David Lodge, «Changement de décor»
David Lodge, «Un tout petit monde»
David Lodge, «Jeu de société»
Donna Tart, «Le maître des illusions»
Pierre Christin, «Petits crimes contre les humanités»
Louis-Bernard Robitaille, «Long Beach»
A. C. Drainville, «Les carnets jaunes de Valérien Francoeur, qui a crevé quelques enflés»
Robet Gagnon, «La thèse»

mardi 9 février 2010

Moi, vous savez, la bande dessinée... /2

La citation précédente était tirée de l'ouvrage Culture et contre-cultures de Jean-Louis Harouel publié en 1994 même si la référence nostalgique à Forton pouvait laisser croire à un texte publié durant les années 1930 lors des débuts de l’utilisation du phylactère. En France, c’est Alain Saint-Ogan qui systématise son emploi à partir de 1925. Mais en 1994, affirmer que «la bande dessinée ne requiert pratiquement aucun effort de l’esprit» me paraît quelque peu réducteur. Ainsi que d’avancer que la bande dessinée était plus intéressante et intelligente avant l’utilisation du phylactère.

Ce serait probablement fastidieux de faire une analyse complète de ce texte ici car pour cela il faudrait contextualiser ces propos puisque la question de la bande dessinée occupe 4 pages dans un livre qui en comprend 329. Mais contexte ou pas, le regard condescendant de l’auteur sur la bande dessinée me paraît une belle pièce d’anthologie. En voici un second paragraphe :

«L’esprit n’a aucun effort à fournir [il parle évidemment de la lecture de bande dessinée]. Tout lui est mâché et l’histoire se déroule d’elle-même, sans qu’il faille analyser, réfléchir, s’interroger. On se laisse entrainer par la succession des images. On laisse courir le regard de dessin en dessin et de bulle en bulle. C’est extrêmement agréable et extrêmement peu fatigant. Comparé au livre, avec son texte construit, ses dialogues, ses descriptions, ses analyses psychologiques, ses considérations philosophiques, la bande dessinée constitue la solution de facilité, mais aussi, il faut bien le dire, la solution de débilité. Comparée au livre, elle fait passer étrangement peu de choses. Il s’agit d’un langage pour semi-illettrés, et c’est précisément cela qui fait son attrait.»

Ah oui, il fallait bien le dire ! C’est effectivement ce qui m’a toujours attiré dans la bande dessinée. Je n’ai jamais aimé réfléchir.

vendredi 5 février 2010

Moi, vous savez, la bande dessinée... /1

«À la différence de la lecture, et à l'instar de l'image technicienne, la bande dessinée ne requiert pratiquement aucun effort de l'esprit. Nul besoin de créer des images, puisque ce sont elles qui racontent l'histoire, avec l'appoint de quelques mots ou phrases. Le phénomène est particulièrement net lorsque le texte se trouve dans les bulles sortant de la bouche des personnages, et non au-dessous des images. Cette dernière solution, qui est la plus ancienne, maintenait l'existence d'une certaine narration écrite. Il y avait un texte, limité il est vrai, mais c'est lui qui racontait l'histoire : il fallait le lire pour la comprendre. Les images n'étaient qu'une illustration, certes hypertrophiée, mais une illustration tout de même. C'était le cas, par exemple, pour les Pieds nickelés et le Bibi Fricotin de Forton. Tandis qu'avec le système des bulles, tout change. Ce sont les images qui effectuent la narration : les fragments de texte n'ont plus qu'un rôle d'appoint.»

Ce passage est tiré d'un livre écrit par un professeur de la Sorbonne. Il est daté de :
a) 1934
b) 1964
c) 1994

lundi 1 février 2010

Haïti et la littérature

Dimanche le 7 février, l’Association des auteurs et auteures de l’Outaouais (AAAO) organise une lecture publique d’écrivains d’origine haïtienne. Des écrivains, membres de l’AAAO, liront également des textes portant sur Haïti. C’est gratuit, mais des dons pourront être effectués. Les fonds ramassés seront remis au CECI.

Cela se passe à l’auditorium du Cégep de l’Outaouais sur la rue Cité-des-jeunes. Et c’est de 14h à 16h.

J’y serai.

vendredi 29 janvier 2010

Réflexion sur l'enseignement universitaire

Citation tirée d'un livre publié en 2006. Aline Giroux s'interroge sur les conséquences de la rentabilisation économique excessive de la recherche universitaire. Mais elle y va également de jolis commentaires sur l'enseignement. Habituellement, quand je présente cette citation en cours, la première réaction des étudiants est : «Comme ça, on n'est pas obligé d'aller à nos cours !?! C'est un petit peu plus complexe que cela ;-)

«À ceux qui pensent qu’avec une discipline plus stricte les jeunes pourraient acquérir plus de connaissances, Schleiemacher répond que le but des études universitaires n’est pas d’acquérir une masse de connaissances, mais bien d’«éveiller chez les jeunes […] une vie toute nouvelle, un esprit supérieur et scientifique. Or cet éveil suppose, comme condition nécessaire, un climat de pleine liberté d’esprit.»

Aline Giroux, Le pacte faustien de l’université, page 26

«Enfin, le principe d’autonomie universitaire s’étendra aux étudiants. En effet, le but de l’enseignement universitaire est d’apprendre à apprendre; ainsi, le maître doit devenir progressivement superflu, sauf comme soutien et comme guide. Telle est la différence importante entre l’étudiant et l’écolier. L’étudiant doit apprendre par lui-même et participer à la recherche scientifique. Il peut suivre des cours s’il le juge à propos ; l’essentiel est qu’il se consacre pendant un certain nombre d’années exclusivement à l’activité intellectuelle, dans une communauté d’étudiants et de maîtres.»

Aline Giroux, Le pacte faustien de l’université, page 34