Citations

«Il faut toujours faire confiance aux scénaristes qui lisent.» Alessandro Baricco. Une certaine vision du monde.

mardi 30 mars 2010

Et encore un nominé !

Cette fois, c'est David Lumsdon (2003) qui est nominé aux Shuster Awards, en compagnie de Gisèle Lagacé, dans la catégorie «webcomics» pour «Eerie Cuties» and «Ménage à 3». C'est la deuxième année consécutive que David est nominé dans cette catégorie.

Les Shuster awards seront remis le samedi 5 juin à l'Université de Toronto ( Innis Town Hall, 2 Sussex Avenue). Ils récompensent les auteurs et artisans de la bande dessinée au Canada.

Les éditions Premières lignes fondées par d'anciens étudiants avaient été en nomination en 2006 dans la catégorie «Maison d'édition de l'année». Et Réal Godbout, chargé de cours à l'ÉMI a été intronisé au Temple de la renommée des créateurs de bande dessinée l'année dernière.

Bonne chance, David.

Bonne chance également aux autres auteurs québécois en nomination : Marc Delafontaine, Maryse Dubuc, Paul Bordeleau, Djief Bergeron, Philippe Girard, Michel Rabagliati, François Lapierre et Hervé Bouchard.

lundi 29 mars 2010

J’en appelle à tous mes ex

Lors du Festival de bande dessinée francophone de Québec, il y aura une table ronde sur les 10 ans du programme en bande dessinée de l’ÉMI. Marc Tessier, Paul Roux et Jean-Sébastien Bérubé se joindront à moi pour en discuter.

Cela aura lieu le samedi 10 avril à 16h30.

Venez en grand nombre nous écouter.

Afin de vous appâter, j’ai obtenu un budget de la part de l’Université pour payer une consommation, alcoolisée ou non, à tous les anciens et anciennes étudiants et étudiantes qui seront présents et présentes lors de cette table ronde.

Ce pot aura lieu à La Cuisine, le sympathique bar de Québec qui a été ouvert et qui est toujours tenu par un diplômé en bande dessinée, Ronan Bonette (2003), comme quoi la bande dessinée mène à tout, à condition que l’on en sorte ;-)

Parlez-en à vos condisciples, rameutez tous vos anciens compagnons d’arme et venez nous rejoindre pour ces retrouvailles. Aidez-moi à dépenser ce faramineux budget de l’université.

Important : pour avoir droit à une consommation, vous devez assister la table ronde ;-)

vendredi 26 mars 2010

Quelques ex de nominés

J’ai indiqué dans un précédent message que Jean-Sébastien Bérubé (2004) était en nomination pour un Prix «Bédéis causa». J’ajoute aujourd’hui qu’il est également en nomination pour un Prix «Bédélys» dans la catégorie «Bédélys Québec» pour le même album, Radisson.

Pour ces «Bédélys», nous retrouvons également en nomination, dans la catégorie «Bédélys fanzine», Iris (2005) pour Stie qu’on est ben, et Cécilia Ravix-Antonini (2006) pour Darjeeling Clockwork, deux œuvres écrites en collaboration.

Et comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, nous apprenons également que Quadrichrovie de Julien Paré-Sorel (2009) est nominé dans la catégorie «Bande dessinée francophone» au Gala des prix expozine.

Les Prix «Bédéis causa» seront remis le 9 avril lors du Festival de bande dessinée francophone de Québec; les Prix Bédélys le 19 avril à Montréal et Le Gala expozine aura lieu le 31 mars au Divan orange à Montréal

Bonne chance à tous.

Et oui, j’éprouve une petite fierté en rédigeant ce message ;-)

jeudi 25 mars 2010

mercredi 24 mars 2010

mardi 23 mars 2010

Le Prix des étudiants en bande dessinée



Le Prix des étudiants en bande dessinée, remis à un auteur québécois pour un album publié en 2009, est décerné cette année à Michel Rabagliati pour Paul à Québec.

Il rejoint donc Leif Tande (William, 2006), Delaf et Dubuc (Sale temps pour les moches, 2007) et Louis Rémillard (Voyage en zone d’exploitation, 2008) dans le cercle des albums sélectionnés par des étudiants et des étudiantes en bande dessinée.

Le Prix des étudiants en bande dessinée est une initiative que j’ai mise sur pied en 2006 afin de permettre aux étudiants et étudiantes inscrits en bande dessinée de discuter des productions québécoises contemporaines.

Un comité formé de trois à six étudiants a pour mission, lors de la session d’automne, de recenser et de lire tous les albums publiés par des auteurs québécois que l’album soit publié au Québec, en Europe ou aux États-Unis. Les membres du comité débattent par la suite pour choisir trois finalistes. Lors de la session d’hiver, tous les étudiants inscrits en bande dessinée sont invités à lire les trois albums finalistes. Un vote secret a lieu à la mi-session afin de déterminer l’album qui plaît le plus aux étudiants.

Les deux autres finalistes pour cette année étaient Vincent Giard pour Aplomb et Philippe Girard pour Tuer Velasquez. Notons que ce dernier est le seul auteur à avoir été nominé 2 fois depuis la création de ce Prix. Il l’avait été une première fois en 2008 avec Les ravins.

De retour l’année prochaine pour la cinquième édition et toutes mes félicitations à Michel, au nom des étudiants et étudiantes.

jeudi 18 mars 2010

Gatineau et la bande dessinée

Ce texte a été publié dans Le Droit ce matin.

La récente volonté de la Ville de Gatineau d’étudier la possibilité de nommer des rues en l’honneur de personnages de bande dessinée ne reçoit pas que des appuis. Ainsi, Monsieur Jules Guitard utilise, dans une lettre au Droit (11 mars 2010), les qualificatifs «ridicule», «saugrenue» et «loufoque» pour parler de cette idée. Il poursuit en indiquant que cela est «complètement étranger à notre contexte» et termine en précisant qu’il est «un témoin qui a gardé les pieds sur terre».

Bien que respectant son opinion et comprenant que cela puisse faire sourire, j’aimerais apporter quelques précisions sur une idée que je ne trouve pas si loufoque et, surtout, pas si étrangère à Gatineau que cela.

Débutons en rappelant que l’Université du Québec en Outaouais (UQO) est la seule université au Québec à offrir une formation en bande dessinée et ce, depuis 1999. Nos diplômés s’affirment de plus en plus sur la scène québécoise et internationale. Les échos de leurs publications font très souvent référence à Gatineau, à l’École multidisciplinaire de l’image (ÉMI) et à l’UQO associant de plus en plus la bande dessinée à notre ville. La qualité de notre programme nous a également permis de signer des ententes bilatérales avec de prestigieuses écoles à Bordeaux et à Bruxelles, échanges qui permettent à certains de nos étudiants d’étudier une session en France ou en Belgique et, à nous, de recevoir des étudiants étrangers contribuant, là encore, à positionner notre ville sur le plan international en regard de la bande dessinée.

La ville de Gatineau est également l’une des deux seules villes du Québec, avec Québec, à posséder un festival consacré au neuvième art. Aucune autre ville n’avait réussi à organiser un festival plus de quatre années consécutives (Montréal entre 1975 et 1978). À Gatineau, nous venons de tenir notre dixième édition en octobre dernier. Depuis 2000, date du premier festival, la ville de Gatineau a reçu la visite de plus d’une centaine d’auteurs de tous les coins du Québec, du Canada, de France, de Belgique, de Suisse, d’Italie et de Finlande. Ces auteurs continuent d’agir en ambassadeur de Gatineau en retournant chez eux parce que la qualité du festival est maintenant reconnue par tous les acteurs du milieu.

La ville de Gatineau possède également, avec le Studio coopératif Premières lignes, l’une des deux seules maisons d’édition québécoises se consacrant uniquement à la bande dessinée avec La pastèque de Montréal. Cette maison possède un catalogue de plus d’une trentaine de titres et a déjà été en nomination pour le prix de la maison d’édition de l’année au Canada aux Shuster Awards de Toronto. C’était en 2006.

La bande dessinée est donc très présente à Gatineau et est devenue, au fil des années, une caractéristique importante de son identité. Nommer des rues avec les noms de personnages qui ont marqué, qui marquent et qui continueront de marquer l’imaginaire des Québécois ne me semble pas si farfelu. Et à la vitesse du développement résidentiel à Gatineau, il me semble que nous ne manquerons pas de rues pour honorer également la mémoire de Gatinois exemplaires. Mon seul souhait est que, si cette idée devient réalité, l’on fasse une place à des héros québécois. Je verrais d’un bon œil une rue Onésime, personnage d’Albert Chartier à qui l’UQO a décerné un Doctorat Honoris causa en 1999.

Quant au dossier du «boulevard Bobino» qui refait surface par association ces jours-ci, signalons que ce personnage a également été un héros de bande dessinée. Deux albums sont parus en 1973 et 1974. Et le créateur du personnage, Michel Cailloux, vient de recevoir le titre de Chevalier des Arts et des Lettres de la part du gouvernement français qui ne semble pas avoir eu peur du ridicule en lui conférant cet honneur.

Et je terminerai en disant que si l’Homme avait toujours gardé les pieds sur Terre, il ne serait jamais allé sur la Lune.

mardi 16 mars 2010

Encore des nouvelles de mes ex (étudiants, bien sûr)

Jean-Sébastien Bérubé (2004) est en nomination pour le Prix Réal-Fillion aux prochains Bédéis Causa du Festival de bande dessinée francophone de Québec qui aura lieu du 7 au 11 avril prochain. Ce Prix récompense un «Auteur québécois, scénariste ou dessinateur, s’étant le plus illustré avec son premier album professionnel».

Je lui souhaite bonne chance.

Les finalistes

Site du Festival de Québec

Blogue de Jean-Sébastien

lundi 15 mars 2010

Un DJ à la bibliothèque

Il m’arrive parfois de me rendre à la bibliothèque de l’Université d’Ottawa afin d’optimiser mes conditions de rédaction. Là-bas, je suis inconnu et je n’ai pas accès à internet, ni au téléphone. Je peux donc me concentrer beaucoup plus aisément qu’à mon bureau ou à la maison. De plus, on peut y apporter son café et écouter de la musique sur son portable ou I pod.

Je m’y suis donc présenté un après-midi au début du mois de mars. Je me suis installé en ouvrant mon portable. J’ai branché les écouteurs, choisi la quatrième symphonie d’Arnold Bax et me suis mis à écrire. Tout allait bien lorsqu’une jeune étudiante est venue me taper doucement à l’épaule. Je retire les écouteurs de mes oreilles.

-Monsieur, vos écouteurs ne sont pas branchés, me dit-elle très gentiment avec un petit sourire narquois.

Je ne comprends pas immédiatement ce qu’elle veut dire lorsque je me rends compte que j’entends toujours ma musique, bien que j’aie les deux écouteurs dans mes mains. Et comme je suis un peu sourd, le volume est assez élevé. La jeune fille s’en va alors que le rouge ne cesse de colorer mes joues. Je me retourne de tous les côtés pour voir la réaction des gens, conscient que mon incognito est terminé pour cette journée. Il faut dire que la bibliothèque est pleine à cette heure-là.

Et là, stupeur, je me rends compte que personne ne me regarde. Tout le monde, mais je dis bien, tout le monde est devant son portable avec des écouteurs. Et personne ne fait attention à moi. Je regarde I tunes. Le premier mouvement achève. Cela fait 15 minutes que la musique joue à un niveau sonore assez élevé au quatrième étage de la bibliothèque et personne ne semble s’en être rendu compte.

Je remets les écouteurs dans le bon trou, je me félicite de n’avoir pas choisi d’écouter les grands succès de Claude François et retourne à l’écriture.

En quittant la bibliothèque un peu plus tard cette journée-là, en regardant tous ces étudiants affairés devant leurs ordinateurs, je fais une dernière constations étonnante :

Il y également des livres dans cette bibliothèque!

jeudi 11 mars 2010

Un scénariste de bande dessinée québécoise sacré Chevalier des Arts et des Lettres par la France

Le Devoir de ce matin nous apprend effectivement que cet honneur revient à Michel Cailloux, le papa de Bobino et Bobinette. S’il a écrit plus de 5 000 épisodes de la légendaire série pour enfants, il a également scénarisé huit albums de bande dessinée entre 1973 et 1977. Il s’agit des deux tomes de Bobino et Bobinette dessinés par Norbert Fersen et des six premiers livres de la série Nic et Pic dessinés et adaptés par Claude Poirier et Serge Wilson.

lundi 8 mars 2010

Philosophie loufoque

Présentant l’événement «Philopolis» qui remplacera la défunte «Nuit de la poésie» à Montréal, Frédérique Doyon du Devoir cite, dans l’édition du 3 mars 2010, l’un des organisateurs, Louis Chartrand, qui précise que «On a un peu plus de 80 activités, mais on n’a pas de quiz ou de trucs très loufoques.»

Voilà qui est bien. Mais pourquoi la journaliste poursuit-elle en écrivant que ce même organisateur «discutera tout de même de l’individualisme et du sacrifice de soi dans le manga Naruto.» Ce «tout de même» ne pouvant se référer à un quiz, il ne reste qu’à le classer dans les «trucs très loufoques». Comme Unberto Eco qui écrit sur Superman.

Les journalistes de bande dessinée qui parlent de bande dessinée le font souvent très bien. Uniquement pour Le Devoir, 3 plumes se sont relayées ces dernières années sur ce sujet : Denis Lord, Fabien Deglise et Sylvain Cormier. Mais quand le mot «bande dessinée» se retrouve dans les papiers de journalistes non-spécialisés, on frise souvent l’incompréhension, la condescendance, voire le mépris.

Jochen Gerner avait déjà abordé cette problématique de façon très originale avec son ouvrage Contre la bande dessinée, Choses lues et entendues.

On peut en répertorier quelques-unes ici. Je débuterai avec Armelle Héliot et sa critique de la pièce Ciels de Wajdi Mouawad publiée dans Le Figaro le 20 juillet 2009. L’article est titré : Pour Wajdi Mouawad, l’enfer est une bande dessinée. Et pour bien faire comprendre que la mise en scène est ratée (selon elle), elle écrit : «Cela pourrait être une tentative d'enveloppement cinématographique mais, hélas, les scènes se succèdent telles les vignettes d'une bande dessinée.» (c’est moi qui souligne).

Si vous trouvez d’autres perles de ce genre, merci de les partager ici.

vendredi 5 mars 2010

Strip-tease

Voilà maintenant deux mois que je suis devenu bloggeur. Je me suis embarqué dans cette aventure sans trop savoir à quoi m’attendre. J’ai toujours un drôle de feeling lorsque j’arrive sur ma page et que je tente de voir si quelqu’un a rajouté un commentaire, s’il y a de nouveaux membres ou combien de personnes ont visité le site depuis ma dernière visite. La meilleure définition de ce qu’est un bloggeur, je l’ai trouvée dans la chronique de Josée Blanchette du vendredi 26 février (c’est dans Le Devoir). Elle cite Daniel Rondeau et son livre J’écris parce que je chante mal : «Écrire un blogue relève beaucoup de l’exhibitionnisme anticipé. C’est un peu comme faire un strip-tease dans le noir et souhaiter que quelqu’un ouvre la lumière.»

Alors voilà, je referme les lumières.

Bonne fin de semaine ;-)

mercredi 3 mars 2010

Moi, j’ai déjà fait mon coming out

J’ai débuté ce blogue en relatant les propos méprisants d’un professeur de la Sorbonne sur la bande dessinée. Voici qu’aujourd’hui le site Actua BD nous présente un autre coté du spectre des regards portés par l’intelligentsia française sur la bande dessinée. Il s’agit d’Érik Orsenna, prix Goncourt en 1988 pour L’exposition coloniale et membre de l’Académie française depuis 1998, qui verrait d’un bon œil l’élection d’un auteur de bande dessinée à un fauteuil de l’Académie française. Serait-ce la dernière étape pour la légitimation du neuvième art ? On peut en effet lire cette phrase sur le site de l’Académie : «L’élection à l’Académie française est souvent considérée par l’opinion comme une consécration suprême.» On peut légitimement penser que la consécration d’un auteur rejaillirait sur le médium lui-même

Afin d’aider une telle candidature, Érik Orsenna affirme, lors de cette entrevue, que certains dignitaires lisant de la bande dessinée en cachette auraient intérêt à effectuer leur coming out. En est-on toujours là ? Je me souviens d’avoir déjà lu, il y a longtemps, que le succès d’Astérix au milieu des années soixante avait permis, pour la première fois en France, à des adultes de sortir d’une librairie avec une bande dessinée sous le bras sans se sentir gêné. [Désolé pour la rigueur scientifique, mais je ne me souviens absolument pas d’où provient cette citation. Si ça se trouve, je l’ai inventée;-)] Cela fait plus de quarante ans que cette bande dessinée serait achetée, mais on n’aurait pas encore osé la lire ?