Cette semaine (du 31 janvier au 03 février)
aura lieu le quarantième festival d’Angoulême. C’est probablement le festival
de bande dessinée le plus connu de la francophonie et l’un des plus vieux
également, avec celui de Lucques (1965) et San Diego (1970).
Cette année Réal Godbout et Pierre Fournier y
accompagneront Red Ketchup,
précédés d’articles élogieux dans Fluide glacial (#440) et Bo Doï.
Je sais que les Québécois Philippe Girard, Bado et Jacques Lamontagne y seront aussi. Il y en a sûrement d'autres qui seront présents.
Outre les dédicaces, les conférences, les
tables rondes, les spectacles, les expositions et un très grand nombre
d’auteurs présents,
le festival est reconnu pour sa remise de prix. Ainsi, certains livres connaîtront un
deuxième souffle en librairie avec l’un de ses multiples prix. L’année
dernière, c’est Guy Delisle qui était récompensé avec le prix du meilleur album
pour Chroniques de Jérusalem.
Guy avait comparé ce prix avec les Oscars.
Mais la consécration ultime à Angoulême, c’est
le Grand Prix. Celui-ci n’est pas remis à un album, mais bien à un auteur pour
l’ensemble de sa carrière. Là, nous ne sommes plus dans les Oscars, mais dans le
Nobel. C’est Franquin qui a reçu le premier en 1974. Jean-Claude Denis est le
dernier lauréat. Avec les 5 prix spéciaux (du dixième, du quinzième, du
vingtième, du millénaire et du trentième), ce sont 45 auteurs qui ont reçu ce
prix 39 + 5 + Dupuy et Barberian qui l’ont reçu conjointement). On y recense 35 Français, 4 Belges, 3
Américains, 1 Italien, 1 Argentin et 1 Suisse. Selon Wikipédia, le plus jeune à
l’avoir reçu serait Bilal (35 ans en 1987) (Sfar a reçu à 32 ans, le prix
spécial du trentième aussi appelé le prix des fondateurs) et le plus vieux,
Pellos (76 ans en 1976).
Depuis des années, le grand prix était décerné
par l’académie des grands prix, c’est-à-dire par l’ensemble des grands prix des
années précédentes (à l’exclusion des prix spéciaux). Ce qui déplaisait à
certains. On reprochait à ce collège d’élire trop souvent «ses» amis. On tournait
en rond. Plus d’auteurs faisant partie d’une fratrie se faisaient élire, plus ils
étaient nombreux à pouvoir voter par la suite pour les leurs. Trondheim s’en est déjà plaint (et de d’autres choses également).
Or cette année, tout cela va changer. Ce sont
maintenant tous les auteurs accrédités à Angoulême qui vont pouvoir voter parmi
une liste de 16 noms proposés
par l’Académie des grands Prix. Cette sélection semble plus internationale. On
y retrouve, notamment trois Japonais (Otomo, Toriyama, Taniguchi), deux
Britanniques (Simonds et Moore), un Américain (Ware), un Suisse (Cosey) et un
Italien (Mattotti).
Ce qui surprend surtout, c’est la présence de
scénaristes. En effet, jamais auparavant, un scénariste n’avait reçu ce Prix. Cet honneur était réservé aux dessinateurs et aux «auteurs complets». Cette
année, Van Hamme, Christin et Moore pourraient bien se faufiler en devenant le premier non-dessinateur à rejoindre cette Académie.
Ce qui change également avec cette nouvelle façon de procéder, c'est que les tractations ne seront plus secrètes.
Et déjà, un auteur a lancé un appel. Mais ce n'est pas pour que l’on vote pour
lui. Au contraire. Manu Larcenet, présent sur cette liste, écrit sur son
blogue : «Ne votez pas pour moi, votez pour Cosey !»
Le résultat en fin de semaine.
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