C’est Claude Haeffely qui, au milieu des années 1960
rassemble autour de lui de jeunes artistes en arts visuels, André Montpetit,
Marc-Antoine Nadeau et Michel Fortier afin de créer le groupe du Chiendent. C’est
d’abord dans sa galerie de la rue Peel que Claude Haeffely reçoit ces jeunes artistes et d’autres, plus établis tel Léon
Bellefleur, pour présenter deux expositions tournant autour de l’humour : Portraits de famille en octobre 1966 et Trumeaux XXième siècle en
février 1967.
Puis, en 1968, Claude Haeffely va écrire des scénarios qui
seront mis en images par ses trois
compères. Des œuvres résolument modernes, tranchant nettement avec ce que le
Québec avait connu en terme de production de bande dessinée jusque là et qui
seront publiées dans différents magazines, notamment Perspectives, Le MacLean,
Quartier latin, Québec Presse, Ars, Culture vivante, La Barre du jour et la revue de bande dessinée L’Écran. De 1968 à 1974 nous retrouvons une vingtaine de récits
issus de ce groupe. N’ayant pas réussi à intéresser des éditeurs à leurs projets,
considérés trop onéreux à produire et probablement trop modernes par ces
derniers, ils continueront, chacun de leur côté à vaquer à leurs occupations
artistiques sans revenir à la bande dessinée.
Ce bref passage, par contre, aura contribué à cette entrée
de la bande dessinée québécoise dans la modernité. Tous les essais portant sur
le neuvième art québécois publiés depuis mentionnent la production du groupe du
Chiendent en tant qu’élément déclencheur de cette époque qui sera nommée dans
les livres d’histoire, le Printemps de la bande dessinée québécoise.
L’année dernière j’ai publié un livre sur le groupe duChiendent aux éditions Mém9ire et Saël Lacroix a réalisé un magnifique documentaire sur André Montpetit ce qui a permis de remettre à jour la
contribution de ce poète au neuvième art québécois. Le Festival de la bande dessinée francophone de Québec a
d’ailleurs remis son prix hommage Albert-Chartier au groupe du Chiendent lors
de son édition 2016.
Le poète figurera ainsi toujours au firmament du neuvième
art québécois, firmament qu’il aura
traversé telle une étoile filante.
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