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«Il faut toujours faire confiance aux scénaristes qui lisent.» Alessandro Baricco. Une certaine vision du monde.

lundi 8 février 2016

C’est la Prosopagnosie qui m’a amené à la bande dessinée !


 La Prosopagnosie, «c’est un trouble de la reconnaissance des visages. C'est une agnosie visuelle spécifique rendant difficile ou impossible l'identification ou la mémorisation des visages humains. » Dixit Wikipédia.

Je ne savais pas qu’il y avait un nom pour cela. Mais j’ai vu passer cela sur Facebook la semaine dernière. Et j’ai enfin compris ce qui me tarabustait depuis que je suis petit.

J’ai toujours eu de la difficulté à reconnaître les visages. Je dois souffrir de prosopagnosie légère. Lorsque je vois quelqu’un que je ne croise pas à tous les jours ou lorsque je rencontre quelqu’un dans un contexte que je ne suis pas habitué, par exemple, un employé de l’université à l’épicerie, j’entame souvent des conversations sans savoir à qui je m’adresse. Et mon métier m’amène à rencontrer beaucoup, beaucoup de personnes.

Mes stratégies de reconnaissance, ce sont des phrases, des illusions que je lance comme on va à la pêche en espérant avoir une réaction qui va me permettre de replacer cette personne dans le bon contexte.

Je me suis toujours senti mal avec cela parce que j’ai toujours peur que l’on me trouve distant, hautain voire prétentieux. Ce que je ne suis pas.

Et la bande dessinée dans tout cela ?

Peut-être que j'aurais pu étudier et faire carrière dans le cinéma.

Mais depuis que je suis tout petit j’ai été confronté à des problèmes cinématographiques à cause de cette prosopagnosie.  J’ai souvenir d’un film, français, que nous étions allés voir à plusieurs autour de 13-14 ans. Je ne me souviens pas du film, mais c’était un thriller avec un coup de théâtre à la dernière scène. Le méchant enlevait son masque et tout le monde de s’écrier : «Alors, c’était lui, le coupable ?» Nous sommes sortis du cinéma et tous mes amis semblaient enchantés par le film et sa fin surprenante. Et moi, je n’osais rien dire parce que je n’avais aucune idée de qui était le personnage qui s’était ainsi révélé à la toute fin. Pour moi, c’était quelqu’un qui apparaissait soudainement sans avoir été présent dans les scènes précédentes. Alors que, appris-je suite à des questions subtiles que j’avais réussi à placer sans que ne soit trahie mon incapacité à reconnaître les acteurs, c’était le personnage principal du film.

Je me rabattais donc sur la bande dessinée qui était, pour moi, beaucoup plus facile à décoder.


Premièrement, parce que je pouvais revenir en arrière et relire les pages précédentes (je parle d’un temps se situant avant la commercialisation de la cassette vidéo) et deuxièmement, comme l’écrit fort à propos Thierry Groensteen dans Le système de la bande dessinée, le dessin narratif possède différentes caractéristiques dont la typification qui est:  «(…) la simplification en tant qu’elle s’applique aux personnages. L’abréviation du personnage à quelques traits pertinents assure sa caractérisation et, partant, son identification immédiate. La houppe de Tintin, la casquette et la boucle d’oreille de Corto Maltese, sont parmi les emblèmes les plus célèbres de cette stratégie graphique.» (pages 190-191). (On peut lire aussi son ouvrage paru chez Mosquito, Lignes de vie. Le visage dessiné). 

CQFD.


Et maintenant, quand je rencontrerai quelqu’un que je ne reconnais pas, je pourrai dire : «Ce n’est pas du snobisme, c’est de la  prosopagnosie !»

3 commentaires:

  1. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  2. Pour ta prosopagnosie... passe me voir dans mes labos et je te dirai :)

    Daniel

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  3. Ok. ;-)

    C'est vrai, Rosaura m'avait déjà mentionné que tu cherchais des gens avec ce genre de trouble.

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