«Le rôle des étudiants
consiste à rechercher la vérité révélée en faisant preuve de dévouement et d’ardeur,
mais surtout de soumission. «Nous savons que cela vaut la peine de nous mettre à
genoux. À genoux, nous sommes plus forts que debout. À genoux, nous sentons que
nous dominons le monde. Quoi de plus désirable pour des jeunes, de plus noble
pour des universitaires.»
Cette citation provient
du Carabin du 6 décembre 1941. Elle
est citée dans l’ouvrage de Jean-Philippe Warren, Une douce anarchie, page 24.
Aujourd’hui, le
mouvement étudiant refuse de se mettre à genoux.
En 1958, ils se sont
aussi mis debout. Trois leaders étudiants (deux gars, une fille) sont restés
debout à chaque jour pour obtenir une rencontre avec Duplessis, rencontre qui n’eut
jamais lieu.
À la fin des années
1960, les étudiants se sont levés. Si vous trouvez que le mouvement est violent
aujourd’hui, voici un texte publié durant ces années : «Étudiants, vous êtes
des imbéciles impuissants, cela vous le resterez tant que vous n’aurez pas :
cassé la gueule à vos profs; craché sur la famille; foutu le feu au cégep»
(Anonyme. Cité par Jean-Philippe Warren, Une
douce anarchie, page 209.)
Les étudiants se sont
tenus debout en 1983 et ils ont réussi à faire adopter une loi sur
la reconnaissance des associations étudiantes.
J’étais debout en 1990 en tant qu’étudiant. Je l’étais en 2005 en tant que
professeur. Et je le suis encore aujourd’hui.
Je crois au mouvement étudiant et me battrai pour défendre leurs droits. Mon
carré rouge signifiait, au début, que j’étais contre la hausse des frais de
scolarité. Aujourd’hui, il dit que je reconnais la légitimité du mouvement et
des associations étudiantes. C’est une force nécessaire.
Quand je suis arrivé à l’Uqo en tant que professeur en 1999, les étudiants
en arts n’avaient pas d’association étudiante. J’ai travaillé avec des
étudiants afin de constituer cette association. Ce fut long et pénible. C’est
complexe. Et il a fallu nous y reprendre à plusieurs fois. L’ironie, c’est que
quand cette association (la RÉÉÉMI) a été reconnue, j’étais rendu directeur de
l’École. Et leur première action aura été de se mobiliser pour renverser une
décision que j’avais prise. Nous nous sommes assis et nous avons trouvé un
compromis.
Je ne désobéis pas pour la question de la hausse des frais de scolarité. Je
suis toujours contre, bien sûr. J’ai des arguments à ce sujet et j’écoute les
arguments contraires. Certains sont intéressants et nous devons en prendre
compte. Mais quand je fais la synthèse de tout cela, je demeure convaincu que
la meilleure chose pour notre système d’éducation demeure la gratuite scolaire.
Mais étouffer le mouvement étudiant, cela je ne peux le concevoir.
Et je resterai debout !
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