Citations

«Il faut toujours faire confiance aux scénaristes qui lisent.» Alessandro Baricco. Une certaine vision du monde.

mardi 22 mai 2012

Debout !




«Le rôle des étudiants consiste à rechercher la vérité révélée en faisant preuve de dévouement et d’ardeur, mais surtout de soumission. «Nous savons que cela vaut la peine de nous mettre à genoux. À genoux, nous sommes plus forts que debout. À genoux, nous sentons que nous dominons le monde. Quoi de plus désirable pour des jeunes, de plus noble pour des universitaires.»

Cette citation provient du Carabin du 6 décembre 1941. Elle est citée dans l’ouvrage de Jean-Philippe Warren, Une douce anarchie, page 24.

Aujourd’hui, le mouvement étudiant refuse de se mettre à genoux.

En 1958, ils se sont aussi mis debout. Trois leaders étudiants (deux gars, une fille) sont restés debout à chaque jour pour obtenir une rencontre avec Duplessis, rencontre qui n’eut jamais lieu. 

À la fin des années 1960, les étudiants se sont levés. Si vous trouvez que le mouvement est violent aujourd’hui, voici un texte publié durant ces années : «Étudiants, vous êtes des imbéciles impuissants, cela vous le resterez tant que vous n’aurez pas : cassé la gueule à vos profs; craché sur la famille; foutu le feu au cégep» (Anonyme. Cité par Jean-Philippe Warren, Une douce anarchie, page 209.)

Les étudiants se sont tenus debout en 1983 et ils ont réussi à faire adopter une loi sur la reconnaissance des associations étudiantes.

J’étais debout en 1990 en tant qu’étudiant. Je l’étais en 2005 en tant que professeur. Et je le suis encore aujourd’hui.

Je crois au mouvement étudiant et me battrai pour défendre leurs droits. Mon carré rouge signifiait, au début, que j’étais contre la hausse des frais de scolarité. Aujourd’hui, il dit que je reconnais la légitimité du mouvement et des associations étudiantes. C’est une force nécessaire.

Quand je suis arrivé à l’Uqo en tant que professeur en 1999, les étudiants en arts n’avaient pas d’association étudiante. J’ai travaillé avec des étudiants afin de constituer cette association. Ce fut long et pénible. C’est complexe. Et il a fallu nous y reprendre à plusieurs fois. L’ironie, c’est que quand cette association (la RÉÉÉMI) a été reconnue, j’étais rendu directeur de l’École. Et leur première action aura été de se mobiliser pour renverser une décision que j’avais prise. Nous nous sommes assis et nous avons trouvé un compromis.

Je ne désobéis pas pour la question de la hausse des frais de scolarité. Je suis toujours contre, bien sûr. J’ai des arguments à ce sujet et j’écoute les arguments contraires. Certains sont intéressants et nous devons en prendre compte. Mais quand je fais la synthèse de tout cela, je demeure convaincu que la meilleure chose pour notre système d’éducation demeure la gratuite scolaire.

Mais étouffer le mouvement étudiant, cela je ne peux le concevoir.

Et je resterai debout !

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