«Je ne discute pas avec ceux qui trahissent un serment. Vous êtes un
foncrionnaire du mels, votre attitude est innaceptable.» [sic]
Ce message m’interpelle, évidemment. J’aimerais lui signaler que les
professeurs d’université n’ont pas à prêter serment. Du moins, moi je ne l’ai
jamais fait. Où plutôt, oui. Je prête serment au début de chaque année
universitaire. Je prête serment à mes étudiantes et à mes étudiants. Je leur jure
de partager mes connaissances, d’ouvrir leurs horizons et, surtout, de
développer leur esprit critique.
En ce sens, la session n’a pas été suspendue. C’est seulement la salle de classe qui a été agrandie et qui
occupe maintenant tout le territoire de la province.
Quant à la deuxième partie de la citation de Francis
Proulx, non, je ne suis pas un fonctionnaire du MELS (Ministère de l’Éducation,
des loisirs et du sport).
Voici une citation tirée du texte de Christian Rioux
dans Le Devoir du 25 mai 2012. Elle
est extraite du livre de Simon Leys, Le studio de l’inutilité :
«En Angleterre, un fringant ministre de l’Éducation qui
était venu rencontrer le corps professoral d’un établissement plus que
centenaire commença son discours en saluant les employés de l’université. Un professeur l’interrompt
aussitôt : «Excusez-moi, Monsieur le ministre, nous ne sommes pas les
employés de l’université, nous sommes l’université«!
Et pour terminer aujourd’hui sur ma vision de
l’université, vision que ne date pas du début de la grève, une citation avec
laquelle j’avais inauguré mon blogue en janvier 2010. Elle est tirée du livre
d’Aline Giroux, Le pacte faustien de l’université :
«À
ceux qui pensent qu’avec une discipline plus stricte les jeunes pourraient
acquérir plus de connaissances, Schleiemacher répond que le but des études
universitaires n’est pas d’acquérir une masse de connaissances, mais bien
d’«éveiller chez les jeunes […] une vie toute nouvelle, un esprit supérieur et
scientifique. Or cet éveil suppose, comme condition nécessaire, un climat de
pleine liberté d’esprit.»
On peut également lire «Le devoir de philosophie»
dans Le Devoir d’aujourd’hui portant
sur John Rawls et écrit par le professeur de philosophie de l’Université de
Montréal, Michel Seymour.
Bonne fin de session à tous mes étudiantes et
étudiants.
Bravo Sylvain, quelle excellente synthèse de ce qu'est la profession de professeur(e) et de ce qu'est l'université!
RépondreSupprimerMerci Paul.
RépondreSupprimerBravo Sylvain, je suis parfaitement d'accord avec toi. L'indépendance d(es) esprit(s) est le fondement même de l'université.
RépondreSupprimerExcellente citation d'Aline Giroux à laquelle j'adhère entièrement.
RépondreSupprimerSalutations !